Quêtes littéraires, 2018, No 8: Au croisement des vanités
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- ItemLa vanité et le tragique existentiel dans l’œuvre durassienne(2018) Ledwina, AnnaL’œuvre de Marguerite Duras est une profonde réflexion sur la vanité de la condition humaine. Ses ouvrages présentent l’individu qui se rend compte de l’impossibilité à vivre dans un monde privé de sens et hostile où tous les efforts pour changer le cours des événements ou d’améliorer son sort se révèlent insignifiants. Ainsi, ils expriment la vanité de toute action humaine, de tout engagement par rapport à une fatalité cruelle des êtres humains. Cet état de choses, résulte, semble-t-il, d’un lien inséparable de la vie et de la mort, inscrit dans la nature humaine. Les textes durassiens reflètent la fin d’un tel monde ainsi que les avatars absurdes d’un malheur inévitable. De façon dramatique, l’auteure démontre le tragique existentiel lié, en particulier, à l’injustice, au désespoir, à la souffrance. Impuissants, égarés dans un univers incertain, les personnages durassiens se soumettent passivement à un destin inexorable.
- ItemLa vanité ou le miroir des faux-semblants dans Chaque heure blesse de Raoul Danaho(2018) Danglades, MylèneLa vanité, dans sa représentation la plus générale, nous invite à arrêter quelques instants notre course en avant, à mettre de côté nos divers agissements et à nous interroger sur notre destinée. La littérature, la peinture se focalisent souvent sur la fragilité de la vie. Elle est comparée à un souffle, à une vapeur qui paraît pour peu de temps. Les biens terrestres, les plaisirs mondains paraissent vains et éphémères et la quête incessante de l’homme toute aussi illusoire. Raoul Danaho, dans son roman Chaque heure blesse, publié en 1968, évoque l’histoire d’un jeune homme qui cherche sa propre identité et sa propre place dans le monde. Albert, cet homme originaire de Cayenne, s’est retrouvé à Paris, mais il n’y trouve pas la tranquillité souhaitée. La vie ne présente aucun attrait à ses yeux. Il doit « s’efforcer de vivre ». Il se sent vide, incapable de fusionner avec le monde environnant et l’écriture de Danaho devient par là même fragmentaire comme pour « réfléchir » la vanité de l’existence. Albert cherchera -t-il « vainement » à « poursuivre sa route », « ce tâtonnement dans le noir, cette marche aveugle dans la nuit » ou la rhétorique de la vanité se distendra-t-elle donc pour lui permettre de trouver une voie salutaire ? La Rochefoucauld énonçait avec une certaine acuité les propos suivants, renvoyant l’homme à lui-même, à ses semblables et au prisme réfléchissant: « Ce qui nous rend la vanité des autres insupportable, c’est qu’elle blesse la nôtre» (1664, 390). Nous sommes en droit de nous demander si la lumière parviendra à atteindre et à irradier le cœur humain.
- ItemMallarmé et les paradoxes de la vanité(2018) Opiela-Mrozik, AnnaL’article analyse la notion polysémique de vanité dans la pensée et dans l’œuvre de Mallarmé. Le concept dévoile les paradoxes de la création mallarméenne: le poète jugé obscur et accusé de vanité, était déchiré entre le rêve de gloire et l’autodévalorisation. C’est dans l’Art auto-réflexif par excellence qu’il projetait sa satisfaction d’artiste et trouvait un sens de la vie. Mais ayant vécu une crise spirituelle et découvert la vanité du langage, Mallarmé a choisi de prolonger une illusion de la littérature en trouvant dans le Néant les ressources de sa poésie. À force de «creuser le vers», il construit donc une poétique de la vanité qui reste synonyme d’inanité ou de vide où le sens des mots est relayé par la sonorité du langage. En plus, tout en luttant contre la stérilité poétique, à travers l’écriture des Vanités, Mallarmé s’immerge dans la mort afin de créer un «tombeau idéal» pour son fils disparu.
- ItemPlénitude du vide : dévoiement libertin des vanités classiques(2018) Ganofsky, MarineLes Vanités composeraient-elles l ’essence trop souvent oubliée de la littérature dite « libertine » du dix-huitième siècle ? La fiction voluptueuse du siècle des Lumières a observé et problématisé la nouvelle condition humaine à l ’aube de la modernité : plus de Dieu capable de remplir le vide ; plus d ’éternité à espérer au-delà de la finitude humaine ; plus rien que l ’humain, le moment présent et la vérité de la sensation. Les personnages de cette littérature érotique mettent en scène une sagesse de l ’homme-bulle qui serait un mécanisme d ’adaptation à cette nouvelle réalité. Rien n ’est vain pour ces êtres légers, tant que la vanité des plaisirs tient à distance le souvenir de la vanité de l ’existence que menace le néant. Cependant, l ’ironie de ces narrations libertines suggère, comme dans le modèle classique, que ces jouissances temporelles peuvent ne pas suffire à combler l ’angoisse du vide. Une question est posée au lecteur qui surprend, dans la figure du libertin, l ’anamorphose de l ’humain : toi, te sachant mortel, entre angoisse et insouciance, quelle voie choisis-tu ?