Quêtes littéraires, 2019, No 9: Maître(s) et disciple(s)
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- ItemDémythisation dialectique et reconstruction sémantique de la dyade maître-disciple dans L’Enfant-pluie de Francis Bebey(2019) Eyenga Onana, Pierre SuzanneDans L’Enfant-pluie de Francis Bebey, l’apprenant Mwana brûle d’envie de devenir grand. Sevré pour ainsi dire de ses parents, il est obligé de vivre au village aux côtés de sa grand-mère Iyo. Il fonde sa quête sapientiale journalière sur un questionnement répétitif qu’il formule à l’endroit de son maître. Mais par-delà la fascination de l’enfant et face à l’immensité des modules de formation, quels types de liens singularisent-ils son rapport à Iyo ? Un accompagnement didactique pour le maître ou simplement une guidance pour l’apprenant ? En adossant notre analyse au diptyque phénotexte-génotexte qui sous-tend l’approche sociocritique d’Edmond Cros, nous organisons notre travail en deux grandes parties. D’abord, nous scrutons les composantes thématiques qui articulent l’apprentissage de Mwana en montrant à chaque fois comment l’artiste-écrivain stylise cette thématique pour enfin interroger la vision du monde qu’il postule à travers son écriture.
- ItemDu disciple au maître : Victor Segalen et Paul Gauguin(2019) Kukuryk, AgnieszkaL’idée de cet article vise à présenter une relation particulière entre le peintre et le poète, et à examiner les influences de la vision de Gauguin, que Segalen nomme Maître-du-Jouir, sur la création littéraire de l’écrivain. Les deux Français avaient beaucoup en commun: un sens du mystère, une fascination pour le primitif et l’exotique et un don pour l’ambiguïté. À partir de 1903 jusqu’à sa mort en 1919, la poésie et la prose de Segalen tenteront, à l’instar de l’art de Gauguin, de découvrir l’exotisme à sa manière tout en confrontant de plus en plus les limites du pouvoir d’appréhension de l’artiste occidental. Dans Les Immémoriaux, Segalen adopte un point de vue maori pour commenter la culture occidentale. Le plus grand exploit de l’auteur était de rompre avec l’exotisme colonial d’écrivains voyageurs du XIXe siècle, à titre d’exemple Pierre Loti. Là où ces auteurs ne prétendaient pas renoncer aux valeurs occidentales, voire impériales, tout en décrivant des cultures étrangères, Segalen, imitant son Maître Gauguin, était extrêmement conscient de ses représentations de l’autre de manière particulièrement moderne. Segalen réalise dans son roman ethnographique une sorte de translation d’un art à l’autre qui est, pour lui, une démarche créatrice par elle-même.
- ItemÉric-Emmanuel Schmitt et ses maîtres de bonheur : à la croisée des voies littéraire et musicale(2019) Robova, AntoanetaDans plusieurs œuvres à éléments autobiographiques, Éric-Emmanuel Schmitt révèle la genèse musicale de sa vocation d’écrivain en soulignant le rôle de quelques compositeurs ou bien en décrivant la maïeutique pédagogique mise en œuvre par ses professeures de piano. L’objectif de cet article est d’étudier le rôle (trans)formateur de l’apprentissage musical et plus particulièrement de l’initiation à la musique de Mozart, Beethoven et Chopin. Guides spirituels et maîtres à penser, ces compositeurs ont marqué le parcours existentiel et artistique d’Éric-Emmanuel Schmitt et ont inspiré sa propre aventure esthétique. La rencontre salutaire avec Mozart a induit la naissance de l’amour spirituel et a engendré le processus de conversion scripturale et de transmission créatrice. Le disciple mozartien réinvente sa vocation et transpose dans son œuvre littéraire des particularités de la philosophie musicale de ses maîtres de sagesse en s’inscrivant dans une logique de filiation spirituelle et esthétique.
- ItemFlocart et Florimont, le miroir et le prince(2019) Leclercq, NathalieFlorimont, d’Aimon de Varennes, un trouvère lyonnais du XIIe siècle, semble avoir été écrit en 1188, mais sa datation demeure incertaine. Ce roman narre comment un jeune homme, profondément épris d’une fée, est amené à trahir malgré lui celle qu’il aime, perdant ainsi son amour et comment, après bien des souffrances, le jeune héros se console auprès d’une autre et devient roi. Tout au long des aventures de Florimont, son maître Flocart l’accompagne, le guide et l’éduque par des discours fortement moralisateurs. Nous nous proposons d’étudier comment ce personnage, qui, selon Katalin Halász, participe d’un pouvoir supérieur ou de l’omniscience du narrateur, construit sa relation avec son élève, dans un but d’édification individuelle et collective. Nous verrons tout d’abord que Flocart assume une double fonction diégétique qui favorise le processus d’individuation de son élève. Nous montrerons ensuite que ses multiples interprétations des rêves lui confèrent le rôle de maître de vérité qui sacralise le destin de Florimont. Nous observerons, enfin, que les discours parémiologiques de Flocart prennent des allures de miroir aux princes propre à révéler à son jeune élève les principales qualités d’un bon roi en plaçant la largesse au cœur des relations humaines et politiques.
- Item« L ’Homme à qui je devais le plus après mon père et ma mère » : Léon Bloy disciple de Jules Barbey d’Aurevilly(2019) Chaumeil, YoannPère de substitution, mentor, tuteur, objet d’admiration et d’imitation, Barbey d’Aurevilly remplit pour Bloy, depuis leur rencontre, les fonctions d’un maître. Parmi tous ceux qui se revendiqueront d’un héritage de Barbey, Bloy semble en effet avoir été le disciple le plus fervent du Connétable des Lettres. Tout en nous concentrant en particulier sur la manière dont les figures d’autorité qui renvoient à Barbey se construisent chez Bloy, nous nous proposons de voir comment ces deux écrivains, qui sont entièrement du côté du figuratif, donnent une densité particulière à leur rapport à travers le travail de l’image qui prend une place centrale et essentielle dans la construction du lien entre un maître et un disciple. Cette enquête nous amènera en outre à considérer qu’une telle relation de va ni sans prise de distance ponctuelle ni sans agacement réciproque. Loin de s’effacer devant le maître, Bloy se construit clairement moins dans l’ombre que dans la lumière d’un maître qui l’éclaire.
- ItemLa relation Beauvoir-Sartre ou le dialogue existentiel et intellectuel maître(sse)-disciple(2019) Ledwina, AnnaLe pacte légendaire de Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre se fondait sur une connivence intellectuelle et affective entre eux deux. Étant donné que d’habitude Sartre était considéré comme le guide spirituel de ce duo, cela vaut la peine de relativiser le rôle du philosophe pour montrer que Beauvoir n’était aucunement au miroir de son maître. A contrario, ce sont les traces de son inspiration que l’on retrouve dans certains textes du fondateur de la revue Les Temps modernes. Cette influence se fait ressentir avant tout dans la pièce Les Mains sales, se référant au Deuxième Sexe, où l’auteur se rapporte à la notion de mythe, tout en manifestant son intérêt pour, et par, l’écriture au féminin. Ainsi, l’œuvre de Beauvoir et Sartre, deux personnalités fortes, d’un talent inédit, des consciences, à la fois, jumelles et différentes, prouve non seulement leur admiration réciproque pour leur travail respectif, mais aussi l’acceptation de l’autre. En témoignent leurs ouvrages, lus dans la perspective intertextuelle.
- ItemLe maître dans l’œil du disciple. À propos de l’apprentissage ou de l’initiation écologique dans Les Neuf consciences du Malfini de Patrick Chamoiseau(2019) Kana Nguetse, PaulLes Neuf consciences du Malfini de Patrick Chamoiseau est un roman initiatique articulé autour de l’expérience pédagogique d’un disciple et des prouesses didactico-pédagogiques d’un maître. Fondé sur l’observation minutieuse et l’imitation formatrice du maître, cet apprentissage permet à l’initié de transcender ses élans prédateurs pour accéder au stade de la responsabilité écologique. Contrairement au roman de formation traditionnel dans lequel le maître mobilise le dispositif multisensoriel et multimodal pour relayer le savoir ou la vérité, celui-ci met le lecteur devant une situation « pédagogique » archétypale où la relation maître-disciple n’est pas interpersonnelle, interactive, volontaire ou ritualisée. En outre, le lien pédagogique ne s’y déploie pas seulement entre les protagonistes mis en texte, mais aussi entre le roman et le lecteur qui en est la cible privilégiée. À l’aune de l’écocritique et de l’approche sémiologique du personnage, cette réflexion se propose d’étudier le processus d’initiation et la dynamique des relations maître-disciple pour montrer que, par ce récit allégorique, Chamoiseau fait le procès de l’anthropocentrisme comme cause principale du déclin écologique et préconise l’horizontalité dans les relations Homme/Nature, gage de l’équilibre écologique.
- ItemLe maître et son disciple dans le Manuel de l’arriviste d’Henri Chateau ou comment devenir un arrivé(2019) Hanotte-Zawiślak, AnnaLe bref roman d’Henri Chateau, publié en 1901, souligne déjà par sa forme la relation entre maître et disciple. L’œuvre utilise la narration autobiographique et se construit autour des conseils donnés par l’arrivé à son jeune adepte. Le sujet inscrit l’ouvrage dans ce que nous appelons le roman de l’arriviste, une catégorie des romans réalistes développées au XIXe siècle à partir des personnages de Stendhal et de Balzac. Pourtant, l’organisation du récit est singulière et interroge le principe même de l’arrivisme, conçu sur l’individualisme. Ce contexte questionne l’idée de l’enseignement dans de telles conditions. Notre article analyse le procédé d’apprentissage de l’arriviste et montre les bénéfices et les risques de la relation réciproque entre le maître et son disciple.
- ItemLes ermites et les reclus(es) : à propos de la figure du maître dans la Queste del Saint Graal, roman arthurien du XIIIe siècle(2019) Dybeł, KatarzynaL’article propose une étude approfondie et interdisciplinaire de deux types de personnages emblématiques et inspirateurs qui manifestent leur présence dans la Queste del Saint Graal, texte arthurien français en prose du XIIIe siècle : le personnage de l’ermite et celui de la recluse. Figures du maître par excellence, ils sont porteurs du savoir et de la sagesse qui dépassent largement le cadre d’un simple didactisme et de la parénèse. Leur présence témoigne de l’ouverture de la littérature occidentale au souffle puissant de la spiritualité du christianisme oriental. Elle importe également pour la construction et le sens de l’univers représenté de l’ouvrage analysé.
- ItemL’armée, livre des hommes : passeurs de symboles et personnages liminaires dans Servitude et grandeur militaires d’Alfred de Vigny(2019) Diaz-Brosseau, JordanPendant son passage dans l’armée, Vigny a constaté la lente et inévitable disparition des vieux grognards. Ces hommes au caractère antique lui apparaissaient à la fois archaïques et nobles, c’est pourquoi, avec Servitude et grandeur militaires, il cherche à la fois à critiquer l’institution militaire et à conserver les enseignements de ces vétérans. Ces hommes sont présentés comme des maîtres à penser d’une nature particulière, ils sont à la fois des exemples à suivre et à dépasser. Suivant la logique des rites initiatiques, nous proposons une lecture ethnocritique de la poétique vignyenne qui s’attarde à reconstruire l’architecture narrative d’une expérience pédagogique. Celle-ci se structure autour de la présence de personnages liminaires servant de passeurs. Nous nous penchons ensuite sur l’appropriation critique de ces enseignements par le narrateur, appropriation que nous lisons comme une mise en abyme de l’attitude critique auquel Vigny convie ses lecteurs. Nous faisons ainsi ressortir la visée formatrice de l’écriture romanesque de l’écrivain romantique.
- ItemL’empreinte de Roland Barthes sur l’univers frontalier hustonien(2019) Alves, Ana MariaNous nous proposons de démontrer l'influence de Roland Barthes sur le travail de Nancy Huston. Ce théoricien, qui dirigea les travaux universitaires de Nancy Huston, avait façonné l’univers de cette étudiante canadienne qui adopte la langue française qui est pour elle une langue étrangère comme objet d'écriture, car elle lui attribuait une fonction de libération. Notre intention est de vérifier si le parcours de Nancy Huston est, en effet, inscrit sous l’empreinte structuraliste de son mentor ou bien s’il peut être interprété comme acte insubordonné et critique de la vague structuraliste. Nous essayerons de comprendre l’attitude de Huston face à un maître dont la rigidité paralysait toutes tentatives d’écriture, et où, d’après elle, toutes constructions romancières paraissaient inaccessibles.
- ItemPaul Bourget avant et après Le Disciple. Figures du professeur et de l’élève dans Mensonges et L’Étape(2019) Ancelet-Netter, DominiqueLe Disciple est l’œuvre centrale de Paul Bourget. Cet ouvrage de 1889 est précédé par un roman psychologique Mensonges (1887) et suivi par un roman à thèse L’Étape (1902), dans lesquels l’académicien préfigure et reconfigure les personnages du professeur et de l’élève. Son modèle de maître se dessine dans des figures de prêtre-enseignant ou de professeur chrétien dans la défense des valeurs de l’éducation catholique traditionnaliste contrastant avec celles de professeurs laïcs. Les schémas fictionnels des personnages comme les écrits diaristes de l’auteur permettent d’éclairer l’élaboration des thèses de l’auteur sur l’enseignement lié à la foi catholique, dans un cheminement parallèle d’écriture romanesque et intime.
- ItemPenser par soi-même ou la question du maître vue par les encyclopédistes et par Kant(2019) Le Ru, VéroniqueComment le mot d’ordre des encyclopédistes de penser par soi-même se conjugue-t-il avec la question de l’éducation qu’on pourrait formuler ainsi : l’homme a-t-il besoin d’un maître ? Les encyclopédistes posent la question et aussitôt la reformulent selon les deux sens que l’on peut donner à la notion de maître. Le latin fournit deux termes qui recouvrent la notion de maître en français : dominus (celui qui possède les terres et qui domine les gens qui vivent sur ses terres : le seigneur) et magister (celui qui enseigne les connaissances et les règles : l’éducateur). Le dominus tient son autorité de ses titres de propriété, le magister de son savoir et de son éducation. Nous comparerons la solution que donnent les encyclopédistes à la question de l’éducation à celle que propose Kant, nous comparerons également la signification respective qu’ils donnent à l’exigence de penser par soi-même et nous montrerons que l’injonction de penser par soi-même est corrélée à celle de l’éducation aussi bien chez les encyclopédistes que chez Kant.
- ItemTeodor de Wyzewa face à ses maîtres(2019) Opiela-Mrozik, AnnaL’article analyse les écrits critiques (réunis dans Nos Maîtres) et les textes littéraires de Teodor de Wyzewa, en fonction de son attitude à l’égard de ceux qu’il considérait comme ses maîtres. L’évolution de la pensée de Wyzewa démontre que cet adepte du wagnérisme s’est progressivement éloigné de ceux qui l’ont influencé, en remplaçant une approche intellectuelle de l’art et la foi aveugle dans la science, jugée vaine, par un idéal à la fois esthétique et éthique. Dans le roman Valbert ou les Récits d’un jeune homme Wyzewa décrit un détachement de l’idéalisme aliénant au profit d’une attitude spontanée face à la vie. Sa relecture des paraboles bibliques met en question la philosophie schopenhauerienne au profit du tolstoïsme (Contes chrétiens). La quête des valeurs morales entraîne une rupture avec la pensée symboliste en faveur d’une religion de l’amour et de la beauté. En formulant son propre enseignement Wyzewa a donc dépassé l’autorité de ses maîtres, sans pourtant amoindrir leur importance pour toute sa génération.
- ItemThéâtralisation de la transmission dans Le Maître de Santiago de Montherlant(2019) Hemaïdi, HamdiLa question du rapport maître-disciple est mise en évidence dans Le Maître de Santiago de Montherlant par une théâtralisation de la transmission. Dialogue vif et tendu, situations conflictuelles et divergences de points de vue ébranlent aussi bien les relations familiales et amicales que les affinités idéologiques. Pour les Espagnols de 1519 partir en Amérique est une aubaine. Cette course effrénée derrière le gain qui utilise l’évangélisation comme prétexte séduit les chevaliers de l’Ordre de Santiago mais elle déplaît énormément à leur chef. La focalisation de cette dramatisation sur le différend en question permet de dégager les figures du maître, celles du disciple et, à travers leurs relations, les valeurs affirmées. Alvaro Dabo, qui agit en tant que guide de l’Ordre de Santiago, est sans conteste la principale figure du maître. En cultivant le paradoxe et en s’opposant au désir de ses pairs, il ne s’érige pas en passeur de savoir-vivre et de savoir-faire, mais il parvient tout de même à formuler les valeurs auxquelles il est attaché : noblesse d’âme, générosité, humilité. Les disciples se répartissent en cinq catégories. La figure « aristotélicienne » (Bernal et Vargas) commente et interprète le discours du maître. La figure « épicurienne » (Olmeda) vise à atteindre le bonheur. Le disciple « parricide » souhaite éliminer Alvaro. Letamendi est l’illustration du mauvais élève. Mariana, incarnation de l’« alter ego », tient du maître sans en être une pâle copie. Tendues, les relations qui régissent les deux instances confèrent une dynamique au processus de transmission. Alvaro cherche à se murer dans le silence, mais il tient à transmettre avant de disparaître. Deux valeurs essentielles constituent la teneur de son message : l’histoire nous enseigne qu’il faut être méfiant à l’égard des forces négatives, l’engagement requiert des qualités morales telles que le sacrifice de soi et la charité. Montherlant approuve chez son personnage la condamnation de la colonisation, mais il n’adhère pas à son extrémisme.